Norbert de Xanten
Norbert de Xanten, né en 1080, au temps de la féodalité et des Croisades, est un riche et brillant seigneur issu de la noblesse du Saint-Empire Romain Germanique, chanoine de la Chapelle impériale.
Norbert est né dans le château paternel de Gennep, près de Xanten, Il est le fils d'Heribert de Gennep, seigneur de Millen et de Gennep, comte de Clèves, cousin de la famille impériale régnante et d'Hedwige de Guise descendante des comtes de Guise.
Il reçut dans sa jeunesse une éducation distinguée et fut placé ensuite à la cour même de l’empereur, mais par la faveur de son cousin empereur Henri V, le voilà vers 18 ans tiré du monde de la prière et nommé chapelain de la collégiale de Xanten. Il y mène la vie de la noblesse de cour, tout en portant les insignes de la chapelle impériale d'Aix-la-Chapelle. Il gère les dossiers religieux, s'occupe de diplomatie religieuse dans un cadre fastueux et agréable.
Au printemps 1115, sur la route de Freden, il est foudroyé et jeté à bas de son cheval lors d’un violent orage. C’est sa conversion subite qui lui révèle l’amour de Dieu, lui montre la légèreté de sa vie, le conduit au sacerdoce et à une existence itinérante de prédicateur. Il démissionne de sa fonction de chapelain impérial et s’adonne à la méditation, sous la conduite de l’abbé bénédictin de Siegburg. Après avoir renoncé à des prébendes assez importantes et distribué son patrimoine aux pauvres, il commença un genre de vie d’une austérité remarquable, ne faisant par jour qu’un seul repas, le soir, et cela avec les seuls aliments permis pendant le carême, marchant nu-pieds et portant des vêtements en lambeaux, malgré les rigueurs de l’hiver. Ainsi puissant en œuvres et en paroles, il ramena quantité d’hérétiques à la foi, de pécheurs à la pénitence, d’ennemis à la paix et à la concorde.
Délaissant ses biens, il se consacre au service de l'Église dans l'esprit de la réforme grégorienne. Fidèle à son époque, il embrasse la pauvreté et devient prédicateur itinérant dans toute l'Europe. Avant d’être appelé malgré lui aux honneurs de l’épiscopat.
L’ancien hôte de la cour impériale avait choisi dans les forêts du diocèse de Laon, pour prier Dieu, une solitude inhabitable. Mais bientôt Prémontré a vu ses marécages envahis par des multitudes : les plus beaux noms de la noblesse venaient demander au grand pénitent la science du salut. En même temps, Notre-Dame lui montrait l’habit blanc que ses disciples devaient revêtir ; saint Augustin leur donnait sa Règle. Une famille nouvelle de Chanoines réguliers, la plus illustre, était fondée.
Norbert est devenu pauvre pour le Christ, brûlant d’annoncer l’Évangile, soucieux de la réforme des mœurs du clergé de son temps et de la liberté de l’Église - très liée alors au système féodal. C’est la grande époque des fondations nouvelles : la Chartreuse, Camaldoli, Cîteaux, les ordres militaires. Mais Norbert doit quitter Prémontré en 1126, pour devenir archevêque de Magdebourg en Saxe.
